Peugeot motocycle commercialise le Scoot'elec en 1996.
Nous voici devant le modèle
2001 homologation type E1A, en tout point identique à son ancêtre de 1996 !
Tour d'horizon:
Les inconditionnels du scooter fumant reconnaîtrons la robe du modèle Zénith
de la gamme thermique de l'époque, mais même si une partie de l'habillage est
identique, c'est là son seul point commun.
Le cadre à été redessiné pour contenir les 3
batteries nickel-cadmium de 13kgs chacune.

On distingue sur celles-ci les câbles
électriques, ainsi que les durites du système centralisé d'ajustement du niveau d'électrolyte. C'est la seule véritable
opération d'entretien de ce scooter, elle est réalisée par le concessionnaire lors de la
révision annuelle.
Le dessous de la selle,
traditionnellement réservé au rangement du casque et/ou autres (orifices de remplissage d'huile et essence...) est ici occupé par l'électronique de commande et le chargeur des
batteries, le tout bien protégé sous un cache plastique. On distingue la prise de recharge et son
flexible ainsi que la trappe du système de remise à niveau des batteries (autocollant rond).
On trouve, à l'avant, un
espace de rangement mais n'espérez pas
y ranger le dernier intégral à la mode, il est prévu pour un casque "jet"
taille mannequin.
Passons aux commandes de
l'engin:
Les habitués du deux roues ne seront pas perdus, on retrouve le frein avant
à droite et arrière à gauche. Particularité du frein arrière: il
coupe l'alimentation électrique du moteur à ne pas confondre avec le coupe circuit général (1er
bouton rouge sous "B"). On distingue sur la photo (sous "A") un levier, il sert de sécurité
lors des contrôles effectués sous tension et bloque le levier de frein.

L'ergonomie est celle d'un scooter fumant, commande des clignotants à gauche
au dessus du klaxon route (jaune) "D", plus haut le bouton Phare/feu
de position.
A droite, nous reste le klaxon piéton(moins bruyant) et le
bouton de contact (jaune) "C".
Nous
avons vu l'essentiel des boutons sauf ceux-ci, ils servent à entrer le code
anti-vol, et pour le bouton intitulé "V" à régler la
vitesse, nous verrons comment plus bas.

Gros
plan du tableau de bord qui comporte sur la gauche le tachymètre, un
totalisateur de kilomètres, le voyant clignotants à gauche et passage en
mode économique à droite.
Sur la droite la jauge à énergie graduée de 0 à 1 avec
1/4 et 1/2 en intermédiaires, sur sa gauche le témoin de charge/réserve, sur la droite le
témoin niveau d'électrolyte batterie bas.
Pour finir, en bas à gauche le témoin de contact et l'alerte
mal fonction électrique.
Le
démarrage mode d'emploi: suivez bien car c'est plus simple à faire qu'à
expliquer !
Clef de contact sur marche, le
témoin du même nom clignote et quelques bip vous
signalent qu'il faut taper le code à 4 chiffres. Chaque pression est
accompagnée par un ...bip. Si vous tentez de rentrer le code tout de suite après le contact
c'est la valse des bips:difficile de savoir ou vous en êtes, on ne fait l'erreur qu'une fois.
Une fois le code rentré, on valide
par le bouton de contact jaune (photo: C), un clonc se fait entendre, le voyant vert de contact se fige et... roulez
jeunesse, c'est pas plus compliqué que çà!
Oublié le robinet d'essence, le starter, le kick, la
température d'eau, le démarreur électrique...
Le démarrage du scoot'elec
se résume à tourner la clef, taper son code, valider et c'est tout !
Vous
pouvez alors choisir (y compris en roulant) la vitesse
économique en appuyant sur V puis 1, le voyant éco s'illumine et votre
scooter est bridé à 35Km/h, augmentant ainsi l'autonomie.
Choisissez la vitesse 2 et ce sera les
45km/h légaux mais moins loin bien sur !
Le
scooter dispose aussi d'une vitesse dite de "manutention" pour vous évitez d'avoir à le pousser et nous verrons par la suite que cette option est parfois utile.
L'impression globale à l'arrêt: c'est un scooter avec un look sympa ni trop
rondouillard ni agressif, tout à fait dans l'esprit du scooter non
polluant. Un mauvais point cependant pour la fourche et le frein à tambour qui donne au scooter un
coté bas de gamme, c'est dommage.
Étonnant quand on sait que le scootelec
pèse 40kgs de plus que ses homologues fumant qui eux on tous des freins à disques; on verra
ce choix à l'usage.
La prise en main est très facile,
on attaque par la ville et on se régale: pas de bruit, pas d'odeur, une accélération qui vous place devant les
voitures au démarrage, une impression de calme, jusqu'à la première bouche d'égout: baoum...
quoi ? j'ai crevé, cassé la roue ? non c'est juste les suspensions qui réagissent sèchement aux gros
défauts du bitume.
Les pneus participent certainement
à cet inconfort, leur "sur"pression de gonflage est
de 2,5bar (diminution de la résistance au roulement) et leur hauteur de carcasse est plus petite que la norme standard (80 au lieu de 90). On retrouve là
l'inconvénient des pneus taille basse sur les voitures et motos de sport, le pneu participe à l'amortissement:
réduire sa hauteur sans ajuster la
suspension revient à durcir celle-ci !
Les pneus de première monte sont
des Michelin spécifiques de dimension 110/80/10 ce qui signifie en langage "pneu" 110mm de large, hauteur de 80 et 10
pouces (25.4cm) de diamètre de jante.
Même si le confort d'un scooter
est relatif compte tenu de ses petites roues, la suspension mérite d'être revue.
Le
freinage lui est à la hauteur au moins pendant les premières minutes car
dans les grandes descentes on ressent nettement la baisse de mordant due à
l'échauffement, rassurez-vous, il freine!
c'est juste le feeling au levier, çà devient un peu
spongieux en usage intensif.
Par ailleurs, comme tous les freins à tambour, il
est quelques fois bruyant.
Sortie de la ville ce sera la voie rapide, non je n'ai pas envie de me suicider
mais c'est l'heure de rentrer et c'est ma route habituelle. C'est vrai que
tout scooter légal, donc bridé à 45km/h, y passe pour une chicane mobile mais les automobilistes
sont pour la plus part respectueux du code de la route et laissent un bon mètre entre eux et vous. Le
compteur m'indique après un rapide calcul (pas de totalisateur partiel) que j'ai parcouru
17kms et il reste la moitié de l'énergie.
Une
fois à la maison, une simple prise de courant permet de faire le
"plein", on déverrouille la selle avec la clef, on branche et le voyant recharge s'illumine
au son du ventilateur du chargeur.
Et c'est là l'autre énorme avantage du scooter
électrique, une charge complète dure 3 à 4 heures et vous coûtera tout au plus 2F, à comparer au 40 F/100km du thermique qui pour ce prix fume (et vous avec), fait du bruit et sent pas
vraiment la rose dans le garage...
Il
nous restait le soucis de l'autonomie, sachant que les statistiques indiquent
des parcours urbains quotidiens entre 3 et 8 Km, pour le citadin: ce
n'est pas un problème !
Çà le devient lorsque l'on utilise ce scooter en
périurbain: lors des essais sur 5 charges complètes, le scoot'elec à parcouru (avant de devoir pousser) une
moyenne de 42kms à allure constante sur route (45 à 60km/h au compteur) et 27kms en utilisation
intermittente avec de forte montées et de nombreux redémarrages. La vitesse maxi dans les
montées tests (20%) était de 30km/h, et le
démarrage en cote n'a pas posé de problème quel que soit l'énergie
restante. L'accélération perd vraiment de sa vivacité à moins d'1/2
d'énergie restante.
Le mode manutention évoqué plus haut (vous à coté
du scooter donc) vous tirera d'affaire en cas de poussette forcée (j'ai testé l'autonomie... maxi)
Ces
chiffres même s'ils sont corrects pour un usage quotidien appellent une
question:
Comment 1800W de batterie au
nickel-cadmium donnent-ils une autonomie aussi faible ?
Les
moyens d'un des plus grands du scooter sont autres, alors pourquoi
?
pourquoi ne pas avoir amélioré le scoot'elec d'un iota depuis sa
sortie ?
pourquoi ne pas l'avoir conçu avec une technologie moteur
et commande plus performante ?
Peut-être le prix, peut-être l'aura du scooter thermique,
qui sait ?
En
attendant, aussi sévère que puisse être votre essayeur ne vous y trompez
pas ! c'est plus de la déception que de la critique arbitraire. Ce scooter est
merveilleux car il est moins polluant pour la planète, pour nos enfants, silencieux, sans entretien, il
prouve que çà marche depuis longtemps !!!
Mais
attention, Mr Peugeot motocycle, à vouloir faire trop "moyen" çà
se voit !
et si j'en crois le dernier salon du deux roues et les
derniers prototypes, la concurrence arrive et risque de faire beaucoup mieux.
En
attendant, je vous engage à l'essayer, c'est une bonne expérience et je vous
garanti que malgré ses petits défauts et choix de conception, vous en sortirez changé.
A bientôt,
Philippe
Ascenseur
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